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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 18:47

A l'heure où l'ONU promeut l'agriculture urbaine pour combattre la faim, les "sacs potagers" de l'ONG française Solidarités internationales nourrissent déjà plus de 250.000 personnes dans les bidonvilles d'Afrique et d'Asie.

 

Ce jardin potager en sac, lancé en 2007 avec succès au Kenya alors en proie à de violentes turbulen

ces post-électorales, assure pour moins de 4 dollars d'investissement le ravitaillement des foyers en légumes frais et vitaminés et constitue même, parfois, un gagne-pain dans les marges urbaines les plus défavorisées de la planète.

 

"En 5 ans, 45.000 ménages kenyans ont été équipés en sacs potagers, dont 10%, selon nos estimations, sont produits pour la vente au marché", indique Peggy Pascal, ingénieure agronome de 36 ans et responsable technique de l'ONG, qui a porté le projet.

 

Un sac de toile rempli de terre et lesté de quelques pierres (qui assurent aussi le drainage), avec 30 à 40 plants sur les côtés et en surface, fournit à demeure légumes et crudités - reverdissant au passage un espace compté où l'on dispose de moins de 3 m2 par individu.

 

sol.jpg

 

"A Kibera, les gens plantent du kalé, légume vert à grandes feuilles, très riche en fer et magnésium, qui constitue la base de l'alimentation avec la bouillie de maïs, des épinards, des salades, des tomates et des piments" raconte Peggy Pascal - le piment, en décoction, sert aussi d'insecticide.

 

"Chaque sac permet de réaliser une économie de 0,5 dollar/jour", précise la jeune femme, qui a présidé à l'installation des sacs potagers dans le bidonville de Kibera autour de Nairobi, le plus grand d'Afrique (près d'un million de résidents) après la township sud-africaine de Soweto.

 

Selon le Fonds des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FA0), qui organise mardi la Journée mondiale de l'alimentation, plus de la moitié de la population urbaine d'Afrique, 210 millions de personnes, vit dans des bidonvilles avec moins de 2 dollars par jour.

 

Une étude conduite en 2007 dans une township d'Afrique du Sud, ces immenses cités qui enserrent les grandes villes, en pleine crise alimentaire due à la flambée des cours mondiaux, montrait que la moitié des femmes n'avait consommé ni fruit ni légume dans la semaine écoulée: une alimentation variée aurait consommé la moitié des revenus d'un ménage.

 

"Aux habitants de trouver le sac et la terre: nous, nous ne fournissons que les plants et la technique, tout en encourageant le développement de pépinières privées qui vendent elles-mêmes les plants dans les bidonvilles", poursuit-elle.

 

Ironie: la plupart des candidats-jardiniers se sont lancés en recyclant les sacs de l'aide alimentaire internationale.

 

Les plus doués ont vite compris qu'ils pouvaient en tirer un revenu en vendant leur récolte: "Une veuve de Kibera fait vivre ses cinq enfants avec les 80 sacs qu'elle cultive".

 

Forte de ce succès, Solidarités Internationales a installé des sacs potagers à Juba au Sud-Soudan, dans les camps de réfugiés birmans du nord de la Thaïlande et se lance autour de Port-au-Prince, en Haïti. Partout où la saison des pluies permet d'arroser le potager.

 

L'ONG souhaite aujourd'hui continuer de développer ce projet, mais faute de financements institutionnels, elle compte sur la générosité des particuliers.

 

Selon la FAO, qui a consacré un rapport à l'agriculture urbaine en Afrique ("Growing greener cities in Africa"), la population urbaine du continent devrait doubler à 600 millions. Un humain sur six vit déjà dans le monde dans un bidonville.

 

Des urbains qui sont pour la plupart d'anciens ruraux chassés par la misère et qui retrouvent autour des potagers des gestes ancestraux, et même une forme de bien-être. "De la douceur dans le coeur", a confié un habitant de Kibera à Peggy Pascal.

 

Via AFP

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 00:02

Allons à l'essentiel, un Carrot Mob qu'est ce que c'est ? C'est faire la fête, ses courses ou n'importe quel achat dont les bénéfices seront reversés au commercant afin qu'il améliore son local et le rende plus écolo. Le concept est plutôt sympa. Et évidemment ca cartonne dans les pays anglo-saxons. Mais ça arrive en France à grand pas !

 

Ce vendredi à partir de 18h à La Bellevilloise aura lieu un Carrot Mob. Dans ce cas là ce sera une fête. Concerts à gogo jusqu'au bout de la nuit.  Le chiffre d'affaires de la soirée servira à restructurer les locaux de La Bellevilloise de façon écologique.

 

 


 

 

Selon Carrot Community, le Carrot Mob fonctionne ainsi :

 «Etape 1 : Le contact et le « deal »
Il s'agit d'abord de contacter des commerçants ou des entreprises locales pour leur proposer de faire la meilleure offre possible de progrès en faveur du développement durable dans leur activité quotidienne.
Les offres sont mises en concurrence sous forme d'enchères en fonction du pourcentage du chiffre d'affaires généré que l'entrepreneur ou commerçant serait prêt à réinvestir pour réduire sa facture environnementale (améliorer l'isolation du local ou opter pour des ampoules fluo compactes par exemple).

Etape 2 : La sélection
Les différentes offres des commerçants sont étudiées. La/les meilleure(s) est/sont sélectionné(s).

Etape 3 : L’intervention d’un expert/conseil en énergie
Un bilan de l’impact environnemental des établissements sélectionnés est réalisé par des experts en environnement.
L’expertise permet de déterminer les solutions les plus adaptés aux différentes structures.

Etape 4 : Les « magic days » et « make it rain »
L'entreprise élue la plus vertueuse bénéficie alors d’un « magic day» : le jour où tous les consommateurs impliqués dans le processus viennent acheter dans le magasin pour le « make it rain » ou le « faire pleuvoir de l'argent ».
Une fois l'évènement conclu, l'entreprise s'engage à affecter le pourcentage des bénéfices convenu au projet retenu par la communauté.

Etape 5 : Le suivi et l’avancée des travaux
Les consommateurs ayant participé aux événements sont informés des différentes restructurations écologiques affectants les commerces sélectionnés.
Les commerces participants devront répondre d’un cahier des charges clairement définis. La transparence et le suivi seront les maîtres-mots de l’après événement.

 

Sinon en vidéo ça donne ca :

Pour la soirée à La Bellevilloise :

Entrée gratuite jusqu'à 23h00
La Bellevilloise Ménilmontant
21, rue Boyer 75020 Paris - Metro Ménilmontant ligne 2

 


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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 16:02

Et oui après une reprise par la presse people d'un entretien avec Christophe Hondelatte et la sortie de son album "Ou Pas", c'est au tour d'un article ecrit avec Thierry Haas sur les chiffres de l'importation d'électricité en provenance d'Allemagne d'être sur le devant de la scène et d'etre la source de la raison 23 de l'application Smartphone de RUE89 sur les 600 raisons pour ne pas voter Sarkozy. Sur ce blg on est pas peu fier ...

 

La raison 23 de l'appli de Rue89  : "Parce que « l’indépendance énergétique de la France » via le nucléaire est une chimère".

 

La source : tugdualdedieuleveult.com (l'article est ici)

 

nucleaire-copie-1.jpg

 

 

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 08:26

« Après avoir soutenu un projet éolien un maire a-t-il plus ou moins de chance de se faire réélire ? »

 

Si l’on considère l’ensemble des parcs éoliens avec des turbines de plus de 0.5MW en France métropolitaine, construit entre 2001 et 2008 (date des 2 dernières élections municipale) on trouve 253 communes et donc autant de maires concernés.


Sur ces 253 maires, 164 d’entre eux ce sont fait réélire soit 64.82%

(source : FEE, wikipedia)

 

Maintenant, si l’on considère l’ensemble des 34.534 communes française de métropole, 21.922 maires ce sont fait réélire sur la même période (2001-2008) soit 63.48%...

(source : ministère de l’intérieur)

 

eolienne-offshore1

 


Conclusion :


Un élu qui porte un projet éolien a donc statistiquement 1.34% de chance en plus de se faire réélire.


Pas de sanction aux urnes pour les élus qui portent un projet éolien !

 

PS: le ministre de l’énergie Eric Besson avait porté un projet éolien en 1999 sur sa commune de Donzère dans la Drome…

 

 

Merci à Thierry Haas (dvlpt de projet éolien chez Valorem) pour cette petite demonstration.

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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 08:56

Oui, ça remonte à quelques mois et à en croire les médias, cette catastrophe nucléaire ennuie tout le monde puisque personne n’en parle plus. Il n’y a quasiment plus de dépêches de l’AFP et encore moins de reporters sur place (effectivement ça coute cher). Du coup les nouvelles concernant la catastrophe sont de moins en moins fréquentes, les grands médias n’en parlant que trop peu.

 

fukushima-centrale-271764-jpg_158993.JPG

 

Aspect Technique

 

Les coeurs des réacteurs 1, 2 et 3 sont endommagés et du combustible fondu coule au fond des cuves qui dès lors ne sont plus totalement étanches donc la riadioactivité peut s'exfilter...La piscine du réacteur n°4 dans lequel est refroidi le combustible doit être renforcé. Et bien sûr le milieux marin est fortement contaminé à cause des fuites d'eau contaminé qui se déversent dans la mer.

 

Alors, que se passe-t-il là-bas ?

 

Déjà, il faut savoir qu’un réacteur nucléaire (le réacteur n°3 de la centrale de Tomari)  a été remis en fonctionnement au Japon. Depuis la catastrophe de Fukushima la quasi-totalité des réacteurs du pays avaient été mis en stand-by pour diverses raisons (maintenance, sécurité). Cette nouvelle a son importance quand on sait que la grande majorité des japonais semblent être opposé dorénavant à l’énergie nucléaire. Même le 1er ministre Japonais s’est prononcé pour un abandon progressif du nucléaire, ce qui n’est pas le cas du ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie dont dépend l’Agence de Sureté industrielle et nucléaire qui a donné son feu vert pour ce redémarrage des activités commerciale du réacteur n°3 de Tomari.

 

Radioactivité

Sur les conséquences de la catastrophe, il semble avéré que des traces radioactives aient été détectées chez des enfants dans les villes voisines de la centrale de Fukushima. 45% des 1149 enfants contrôlés ont des traces d’iode radioactif. Les concentrations ne seraient pas d’un niveau « alarmants en termes d’impacts sur la santé ».Si ce n’est pas « alarmant », à Fukushima, les autorités envisagent quand même de suivre de manière permanente 360 000 personnes de 18 ans et moins qui étaient dans la zone contaminé au moment de l’accident de la centrale…

 

L'accident de Fukushima est pour de nombreux spécialiste bien pire que celui de Tchernobyl !

 

avec Le télégramme, sciences et avenir, 7sur7.be

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 16:30

Ca y est, l’immense appel d’offres est lancé : en 2020, 1200 éoliennes viendront fleurir la perspective océanique des villes et villages côtiers. Saint-Nazaire, Saint-Brieuc, Fécamp,
Courseulles-sur-Mer, voilà les 4 principaux sites au large desquels des champs d’éoliennes seront bâtis.

S’il y a de belles perspectives, à la fois environnementale et en terme d’emploi, il y aura également un coût sur la facture d’électricité. Les plus optimistes parlent d’une hausse de 13 %
jusqu’en 2015. Sans doute que cette hausse continuera au moins jusqu’en 2020 voir au-delà de cette date.

 

eolienne-offshore1

 

Dans l’ordre, ce grand projet, ouvert à toutes les entreprises du secteur, françaises ou étrangères, verra se construire dans un premier temps 600 éoliennes d’ici 2015. Puis 600 autres sur la
période 2015-2020.

Finalement, cette installation gigantesque devrait apporter à elle seule 3,5% de la consommation française d’électricité. Si l’on y ajoute les éoliennes terrestres, le secteur des énergies du
vent représentera 10% de la consommation en 2020…pile poil comme l’avait demandé le Grenelle de l’environnement. … Si c’est pas super ça ! Et attention, autre grande nouvelle, comme par
hasard et alors que le chômage touche trop de monde, on nous indique que ce grand projet devrait permettre la création de 10 000 emplois…

Ne soyons pas naïf, les calculs sont théoriques (et politiques) et d’ici à 2015 déjà on pourra en reparler.

C’est quand même une bonne nouvelle que la France prenne enfin les choses en mains. On espère juste que ce projet aboutira avec toutes ces prévisions : du boulot et des mégawatts !

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 09:52

Il était une fois l'histoire d'un français vivant au japon qui n'était pas content mais alors pas content du tout des conséquences de la catastrophe de Fukushima et plus généralement du nucléaire à travers le monde.

 

Ce monsieur commence légèrement énervé son intervention pour finir révolté. Et on le comprend.

 

Dans cette vidéo, il commence en parlant d'un fermier japonais contraint au suicide (il s'est pendu dans son étable) car lait et vaches étant contaminés (radioactif) tout comme la terre qu'il travaillait, il n'avait plus aucune ressource.

 

Il compare cet homme avec les agriculteurs français...et tente de prévenir ses compatriotes.

Il relate aussi plusieurs point particulièrement effrayants. Le premier concerne des enfants, des écoliers (35 000 dit-il dans la vidéo) qui vont désormais aller à l'école avec un petit compteur à radioactivité (dosimètre) autour du cou afin de savoir combien de "radiations" ils ont "bouffé" dans la journée.

 

Il raconte aussi que l'excuse, l'explication du gouvernement japonais pour conserver une partie de son parc nucléaire consiste à parler du coût de l'électricité qui devrait augmenter. Et ce français souligne qu'on parle ici d'une hausse de 9 euros/mois sur la facture et se dit largement pret à payer pour que ses enfants n'aillent pas à l'école avec un compteur à radiation...

 

Il revient sur la sortie du nucléaire prévue par nos voisins européens mais remarque que s'ils sortent de l'atome, ils vont continuer à avoir de l'énergie provenant de centrales car ils viendront chercher l'électricité en France (qui produit 80% de son électricité à partir de centrales nucléaires).

 

Pour ceux qui ont un bon quart d'heure, prenez le temps même si ce n'est pas toujours facile d'écouter ce monsieur.

 

Pour l'anecdote, cette vidéo tourne sur Facebook et il se dit qu'elle a été censurée de Youtube...(? vrai pas vrai?) elle est désormais sur Dailymotion...La vidéo a été enregistrée le 15 juin dernier selon l'auteur.

 

SI quelqu'un sait qui est ce type...Sur Youtube ou sa vidéo a disparue (!?) il se nomme playbacklapompe et signe certain de ses post sur le site Alex et il joue habituellement de la guitare. Il aurait 39 ans et habiterait au Japon

 

 

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 17:02

Thierry Haas est chargé de projet chez Valorem. Il developpe des projets éoliens. Nous avons décidé de consacrer une rubrique aux Energies Renouvelable sur ce blog.

Une question Une réponse.

Cette semaine, c'est l'annonce de l'Allemagne de sortir du nucléaire d'ici à 2022 qui a attiré notre attention. La France depuis 2004 et jusqu'en 2009 (derniers chiffres disponibe sur le site du RTE) a importé plus d'électricité en provenance de l'Allemangne qu'elle n'en a exporté.

La question:
L'Allemagne annonce la fin du nucléaire pour 2022... est-ce vraiment possible... ne vont-ils pas continuer à acheter de l'électricité produite en France par...des centrales nucléaires?

La réponse:
Pour commencer, partons du bilan actuel des échanges d’énergie électrique entre la France et l’Allemagne… cela  permet de tordre le cou à une idée reçue, et de faire mentir Monsieur le Ministre de l’Energie:

"Or, nous sommes liés à l'Allemagne par (...) le fait que si globalement nous exportons davantage que nous importons d'électricité vers l'Allemagne, (...) il arrive qu'en été nous importions de l'électricité".

"Et cela pourrait être le cas cette année si on cumule les conditions de sécheresse et la baisse de la production par les Allemands", a-t-il ajouté. (Eric Besson – Le Monde)  

La France exporte moins d’électricité vers l’Allemagne qu’elle n’en importe ! (Donnée RTE)

De plus, quand l’Allemagne nous vend de l’électricité, c’est généralement pendant les « pics de consommation » et donc à un prix très élevé. A l’inverse (et cela est dû aux caractéristiques même de la production nucléaire, c'est-à-dire sa grande inertie) nous lui vendons de l’électricité aux heures creuses… la balance commerciale sur l’électricité entre la France et l’Allemagne est donc doublement à l’avantage de nos voisins germanique !

echanges_contactuels_2009.jpg

En effet, L’Allemagne dispose de moyens de production qui permettent de s’ajuster à la demande (principalement du thermique). La France dispose de ¾ de nucléaire qui produise en continue la même quantité d’énergie de jour comme de nuit. La nuit (heures creuses) nous produisons donc trop - nous exportons, aux heures de pointes nous ne produisons pas assez - nous importons.

Alors oui… En sortant du nucléaire, l’Allemagne dans les premières années aura sans doute d’avantage recours à notre atome, et elle renforcera peut être un peu son parc de centrales thermiques (énergie dégageant plus de CO2).

Mais surtout l’Allemagne déjà leader mondial en la matière enfonce le clou !! Cette décision entraine de forts investissements dans l’efficacité énergétique, les économies d’énergie et les énergies renouvelables, bref ce que tout le monde s’accorde à appeler les énergies d’avenir…

                                                                                                   Thierry Haas (avec l'aide de quelques collègues).

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 12:04

Bruno Bordenave est chercheur indépendant. Il avait publié sur ce blog un billet sur les conséquence du nuage radioactif de Fukushima passé au dessus de la France.

Cette tribune à du lui plaire puisqu'il m'a proposé d'autres textes. Parmi les rois qu'il m'a envoyé, je publie celui-ci, récent sur les accidents nucléaire qui selon lui sont un peu trop nombreux.

ENERGIE ATOMIQUE: “TROIS FAUTES DISQUALIFIENT”
(Règle du baseball américain)

IL Y EN A EU UN. A Three Miles Island. C’était un accident impossible, totalement exclu, mais une malchance invraisemblable s’est abattue sur l’élite de la science et de la technologie états-unienne, sur ce que le monde industriel, politique et économique avait de meilleur, de plus vertueux, de plus infaillible. Faute à pas de chance, plus qu’improbable, statistiquement impossible, mais qui s’est produit quand même par un hasard affreux.
 
IL Y EN A EU DEUX. A Tchernobyl. Oui mais c’était des slaves, des bons à rien, imbibés de vodka, des communistes, qui avait confondu le bouton d’arrêt de refroidissement avec la chasse d’eau. Hips ! C’était impossible, statistiquement absolument exclu, tout était impeccable, les plus grands savant de ce siècle, et même du millénaire, les meilleurs experts en sécurité mondiale avait donné leur blanc-seing, aucun souci, aucun problème. Mais voilà que trois sagouins mangeurs de bortch s’emmêlent les pinceaux. L’inimaginable arrive, l’impossible se produit. L’Ukraine connait un lendemain radieux, l’Europe crépite, seule la France y échappe miraculeusement. C’était un autre hasard affreux mais il ne se reproduira plus jamais, jamais, jamais, promis, juré, craché ! Même complètement noir, un rubicond russe qu’il soit rouge ou blanc ne pourra plus baver ainsi. On nous l’a garantit, croix de bois, croix de fer.

MAIS IL Y EN A EU TROIS ! Fukushima, dans un des pays où la sécurité nucléaire est considérée comme la plus élevée au monde, autant qu’en France. Mais ce n’est pas de notre faute nous dit on. C’est un concours de circonstance très malheureux, qui n’aurait jamais du arriver, un hasard désolant, un séisme, une grosse vague, un lampiste apeuré, maladroit (d’ailleurs on l’a viré cet incapable, ce qui règle le problème) …
On se moque de qui ? Des dizaines de milliers de gens plongé dans la détresse d’un cataclysme, ont été sérieusement irradiés. Des millions d’autres vivent maintenant dans l’angoisse et la peur pour leurs enfants* comme pour eux même. De vastes et belles régions aux terres riches, cultivables et paisibles ont été scandaleusement souillées pour de nombreuses décennies, par ces pollutions invisibles, dont la dangerosité rémanente est très clairement établie. 

THREE STRIKES, YOU’RE OUT!
Disqualifié. C’est fini. On n’en veut plus, il n’y aura pas de quatrième fois. Par le sacrifice de leur vie, des hommes et des femmes, renonçant à tout, sachant qu’ils n’en sortiraient pas, on permis une fois encore (croisons les doigts) d’éviter le pire du pire, la combustion complète et la dispersion de dizaines de tonnes de matière fissile hautement radioactive. Trois régions dans le monde ont néanmoins été dévastées et confinent aujourd’hui cette matière d’une effroyable toxicité, qui restera à ce point dangereuse durant 100 000 ans ! A-t-on le droit, pour assurer son confort et sa présente prospérité, pour se payer des gadgets inutiles à ne plus savoir qu’en faire, au nom de la « croissance », de s’endurcir au point d’hypothéquer la vie des 4000 futures générations ?

NON. Ce serait l’innommable, le crime le plus imprescriptible fait contre l’espèce humaine.
Nous avons 15 ans pour cesser cette abominable technologie de mort. En priant qu’un désastre au delà de toute dimension connue ne nous frappe pas d’ici là.
Nous avons 100 ans pour gérer le démantèlement de ces centrales. Il nous en coutera de grands efforts et de grands sacrifices. 
Et il nous reste aussi en héritage, merci pour le cadeau, 10 million de tonne de déchets hautement irradiants et toxiques qu’il faudra enterrer au plus profond de la croute terrestre**, cela pour 100 000 ans … sans savoir pour une durée si longue quel séisme, quelle cataclysme, quel bouleversement ou quel oubli pourrait les remettre à ciel ouvert : quel effroyable désastre ce serait pour la génération qui le verrait. Et cela ne suffit-il pas ?
Si cela suffit.

 

Bruno Bordenave, Chercheur indépendant, biologiste, docteur en botanique

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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 07:09

Avec Thierry Haas, chargé de projet dans le développement de parcs éoliens pour Valorem, une entreprise française spécialisé dans les Energies Renouvelables (ER), nous allons tenter de parler de Developpement Durable.

Pour cela UNE question, UNE réponse...

Est-ce que l’accident nucléaire de Fukushima a changé les mentalités concrètement dans ton job? Parce que pour moi, si ça a fait du bruit pendant la catastrophe japonaise, aujourd’hui tout ça semble être retombé, la Libye, DSK, et pendant ce temps là les ER...

 
Voilà sa réponse :

Déjà, je suis très heureux de l’ouverture de cette rubrique sur ce Blog. Il me semble que quand on arbore 2 «D» dans son logo, on se doit de parler de Développement Durable !

Plus sérieusement, pour ce qui est du changement des mentalités, depuis Fukushima j’ai animé une réunion publique d’information sur un projet éolien. Et je crois que « changement des mentalités » sont des mots peut-être un peu fort ! (surtout au vu de l’article du Monde à lire ici).

Je préfère donc parler de l’ébauche d’une prise de conscience des enjeux énergétique.

- Les éoliennes sont-elles plus ou moins belles que les pylônes électriques ?
- Les éoliennes font-elles plus de bruit qu’une route ?
- Le prix de ma maison va-il diminuer avec des éoliennes à coté de chez moi ?

Ces questions « classiques » prennent d’habitude une grande part des interrogations des riverains dans les réunions publiques que j’anime.

 

Lors de la dernière, elles ont été rapidement traitées pour laisser place à un véritable débat de fond. L’assistance, habituellement curieuse des nuisances de l’énergie éolienne est redevenu curieuse des capacités de cette énergie propre :

- Combien d’éolienne pour remplacer un réacteur nucléaire ?
- En combien de temps l’éolienne produit l’énergie nécessaire à sa fabrication ?
- Quel pourcentage de notre consommation l’énergie éolienne pourrait-elle représenter ?

 
Dans ces réunions publiques, relativiser les potentielles nuisances d’un parc éolien, cela mobilisait une grande partie des débats. Lorsque l’actualité s’en charge comme en ce moment avec la catastrophe de Fukushima, j’ai plus de temps pour pouvoir expliquer et être mieux écouté. Du coup, les gens comprennent qu'en développant un mix d’énergie renouvelable et en repensant notre manière de consommer l’énergie, il est possible de sortir du nucléaire.
                                                                                                                                            Thierry Haas

 

 

Le lien de l'article du Monde et la vidéo ont également été envoyés par Thierry.

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