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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 18:47

A l'heure où l'ONU promeut l'agriculture urbaine pour combattre la faim, les "sacs potagers" de l'ONG française Solidarités internationales nourrissent déjà plus de 250.000 personnes dans les bidonvilles d'Afrique et d'Asie.

 

Ce jardin potager en sac, lancé en 2007 avec succès au Kenya alors en proie à de violentes turbulen

ces post-électorales, assure pour moins de 4 dollars d'investissement le ravitaillement des foyers en légumes frais et vitaminés et constitue même, parfois, un gagne-pain dans les marges urbaines les plus défavorisées de la planète.

 

"En 5 ans, 45.000 ménages kenyans ont été équipés en sacs potagers, dont 10%, selon nos estimations, sont produits pour la vente au marché", indique Peggy Pascal, ingénieure agronome de 36 ans et responsable technique de l'ONG, qui a porté le projet.

 

Un sac de toile rempli de terre et lesté de quelques pierres (qui assurent aussi le drainage), avec 30 à 40 plants sur les côtés et en surface, fournit à demeure légumes et crudités - reverdissant au passage un espace compté où l'on dispose de moins de 3 m2 par individu.

 

sol.jpg

 

"A Kibera, les gens plantent du kalé, légume vert à grandes feuilles, très riche en fer et magnésium, qui constitue la base de l'alimentation avec la bouillie de maïs, des épinards, des salades, des tomates et des piments" raconte Peggy Pascal - le piment, en décoction, sert aussi d'insecticide.

 

"Chaque sac permet de réaliser une économie de 0,5 dollar/jour", précise la jeune femme, qui a présidé à l'installation des sacs potagers dans le bidonville de Kibera autour de Nairobi, le plus grand d'Afrique (près d'un million de résidents) après la township sud-africaine de Soweto.

 

Selon le Fonds des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FA0), qui organise mardi la Journée mondiale de l'alimentation, plus de la moitié de la population urbaine d'Afrique, 210 millions de personnes, vit dans des bidonvilles avec moins de 2 dollars par jour.

 

Une étude conduite en 2007 dans une township d'Afrique du Sud, ces immenses cités qui enserrent les grandes villes, en pleine crise alimentaire due à la flambée des cours mondiaux, montrait que la moitié des femmes n'avait consommé ni fruit ni légume dans la semaine écoulée: une alimentation variée aurait consommé la moitié des revenus d'un ménage.

 

"Aux habitants de trouver le sac et la terre: nous, nous ne fournissons que les plants et la technique, tout en encourageant le développement de pépinières privées qui vendent elles-mêmes les plants dans les bidonvilles", poursuit-elle.

 

Ironie: la plupart des candidats-jardiniers se sont lancés en recyclant les sacs de l'aide alimentaire internationale.

 

Les plus doués ont vite compris qu'ils pouvaient en tirer un revenu en vendant leur récolte: "Une veuve de Kibera fait vivre ses cinq enfants avec les 80 sacs qu'elle cultive".

 

Forte de ce succès, Solidarités Internationales a installé des sacs potagers à Juba au Sud-Soudan, dans les camps de réfugiés birmans du nord de la Thaïlande et se lance autour de Port-au-Prince, en Haïti. Partout où la saison des pluies permet d'arroser le potager.

 

L'ONG souhaite aujourd'hui continuer de développer ce projet, mais faute de financements institutionnels, elle compte sur la générosité des particuliers.

 

Selon la FAO, qui a consacré un rapport à l'agriculture urbaine en Afrique ("Growing greener cities in Africa"), la population urbaine du continent devrait doubler à 600 millions. Un humain sur six vit déjà dans le monde dans un bidonville.

 

Des urbains qui sont pour la plupart d'anciens ruraux chassés par la misère et qui retrouvent autour des potagers des gestes ancestraux, et même une forme de bien-être. "De la douceur dans le coeur", a confié un habitant de Kibera à Peggy Pascal.

 

Via AFP

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commentaires

P
Merci pour cet article que je découvre et qui est porteur d'espoir car ce type de culture permettra aux populations concernées d'être plus autonomes.<br /> Par ailleurs,cela me donne envie de développer l'idée dans mon école où je pratique le jardinage.<br /> Enfin, je tiens à vous faire savoir tous les moments de bonheur que j'ai vécus en regardant les émissions de votre père quand j'étais petite. Son empreinte est immense dans notre coeur.
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